posté le 18-03-2009 à 19:09:23
REGARD VERS LE LARGE (13)...
REGARD VERS LE LARGE (13)...
Je suis tiré de mon marsame psychique...
Alors que je la vois...
Fendre l'opacité de la fumée...
Pour éclaircir les lieux de son aura...
Cette femme...
Partout on la remarque...
Ici elle détonne...
Alors que tout y est monochrome...
L'image est loufoque...
Comme si une déesse...
Surgissait chez les morts-vivants...
Alors qu'ils n'attendent que l'apocalypse...
Alors que tous ici...
Sont plutôt végétatifs...
Ils ont le réflexe d'humer l'air...
Porteur de son frais parfum...
Elle est toujours aussi belle...
Mais je la vois défaite...
Elle ne cherche même plus à camoufler...
Son dépit et son dégoût...
Elle se sait indécemment zieutée...
Alors que les regards...
De ceux qu'elle dépasse...
Lorgne sa croupe...
Les autres qui la voient venir...
Ne lèvent même pas les yeux...
Jusqu'aux siens...
Pour ne fixer que ses attributs...
Personne ne sait...
Ce qu'elle peut bien faire par ici...
Car personne ici n'a la naïveté...
De penser pouvoir se la payer...
Elle traverse la place...
Comme une zombie inconsciente de son environnement...
Pour venir s'attabler au bar...
Où elle n'a pas encore vu que je suis...
Elle ne s'attend tellement pas...
À y voir un visage connu....
Ne serait-ce que familier...
Dans ce lieu de bas fond...
Mais son désarroi....
N'est pas de se retrouver ici...
Mais bien d'avoir transité...
Par bien pire...
Ces lieux pourtant si lugubres...
Lui semblent un havre de paix...
Où elle vient puiser un peu de répit...
Et poser quelques questions au hasard...
Elle ne me regarde même pas...
Quand j'intime au vieux barman balafré...
De lui verser une coupe...
Du moins pire de ses vins en barique...
Elle s'attend..
À ce que l'inconnu que je suis...
Pose la main sur sa cuisse...
Pour la pelotter indécemment...
En échange pour lui...
De sa coupe de vin...
Et pour elle l'occasion...
De poser une ou deux questions à l'abruti...
Voilà ce à quoi elle s'astreint...
Depuis déjà trop de jours....
Depuis notre arrivée ici...
Séjour qui achève à son grand désespoir...
Je suis certain...
Qu'elle songe même...
À laisser le bateu repartir...
Sans elle à son bord...
Mais que diable...
Cherche cette femme...
Qui aurait mieux fait...
De se jeter devant un métro de sa modernité...
En si peu de temps...
Je l'ai déjà vu...
Tant dépérir...
Au point de n'être plus l'ombre d'elle-même...
XXX